Développement personnel : roue de vie
Introduction
Le principe de la roue de vie est simple : évaluer son niveau de satisfaction dans plusieurs domaines de sa vie. Une sorte d’état des lieux avec soi-même et sa situation actuelle que l’on retrouve dans l’accompagnement de « coaching de vie ». L’évaluation est subjective (à quoi ressemble notre 10/10 ne tient qu’à nous), mais cette évaluation est aussi influencée par la vision de la société dans laquelle nous nous trouvons, notre histoire de vie et les tremplins ou barrières qu’elle a instauré dans la construction de nous-même.
En tant que psychopraticienne, j’ai trouvé l’exercice intéressant car il met en exergue les représentations fictives que l’on se fait de l’idéal (10/10 dans un domaine de vie). L’exercice introspectif est alors une porte pour comprendre d’où viennent ces représentations et ce que l’on s’imagine obtenir à travers elles.
Le travail consiste à identifier dans nos projets, dans nos To do list, dans nos rêves, dans nos bonnes résolutions, etc, : d’où part la motivation en soi et quelle est notre intention véritable ? Est-ce que nos projets émanent d’une pleine présence à nous-même ou d’un vide de soi ? Quand l’attitude est compensatrice (vide intérieur), nous risquons plutôt de nous heurter à des désillusions.
L’idée que je vous propose avec cet exercice n’est pas de réfléchir à « ce qu’il faut faire pour atteindre ce 10/10 ». Se questionner sur quoi faire est important, mais il est encore plus important de se demander : depuis quel espace je m’apprête à Faire et quelle est mon intention véritable ? Depuis quel espace signifie : depuis un espace de présence à soi ou d’absence à soi ? Et l’intention quelle est-elle : une vision du monde où l’autre existe aussi, ou n’existe que moi ?
Le risque que je vois avec le développement personnel, quand nous n’avons pas clarifié notre intention (finalité à rejoindre), ni la source (moteur initial) est d’entrer dans l’individualisme (rupture avec le monde) et non pas l’individuation (confirmation de sa place et de celle de chacun). L’individualisme, c’est développer un monde où seul le Moi existe et nous ne voyons les autres qu’à travers le profit que nous pouvons en tirer pour faire aboutir nos projets (même un projet de relation !). Que cela soit conscientisé ou non, dans ce mode de fonctionnement, nous ne nous soucions ni du bonheur ni du malheur que nous suscitons chez autrui. Les autres nous servent de support pour parvenir à nos buts. Nous cherchons des relations à profits, tout ce dont on peut tirer parti : c’est ce qu’on appelle bâtir des relations sur un mode transactionnel.
Dans l’individuation, le projet n’est pas de se développer personnellement mais plutôt de se déployer existentiellement. Il s’agit d’une posture où à la fois le Soi existe, et l’autre/les autres existent aussi. La psyché se soucie de la multitude en plus d’elle-même.
Dans le premier espace, celui de l’individualisme, l’autre est soit une opportunité, soit une menace. C’est une vision typique du mode survie. C’est-à-dire une vision alimentée par la peur et par l’ego : agir pour ne pas disparaitre et tirer le maximum de bénéfices. ans le second espace, dans l’individuation, nous ne sommes plus dans le mode transactionnel, ni dans le mode prédation/survie : nous nous considérons entre individus. Il s’agit d’une aptitude à voir la vie avec humanité et sensibilité. Nous sommes capables de nous voir pour qui nous sommes, et non plus réduits uniquement à ce que nous apportons en terme de profit/nuisance. Notre place n’est plus menacée par celle de l’autre, prérequis à l’entrée dans la cocréation et la co-construction : nous nous sentons exister à travers le regard de l’autre et inversement (sans avoir besoin de jouer du paraitre !).
J’ai pris cet exemple de la roue de vie comme porte d’entrée pour mieux se voir, mieux identifier ses motifs et devenir plus conscient. Le but de cet article est de vous donner des clés de réflexion pour passer du développement personnel (préoccupation pour sa personne, éventuellement pour son entourage proche) au déploiement de Soi (attention envers soi et attention envers le monde qui nous entoure).
Si 1 pilier contribue au développement personnel, 3 autres piliers supplémentaires contribuent au déploiement de soi. Ces 1 + 3 piliers sont respectivement : l’estime de soi, la confiance en soi, l’amour de soi et l’affirmation de soi dans le respect d’autrui. Je vous propose d’explorer ces 4 piliers souvent abordés en développement personnel et peut-être mal compris, ou du moins avec des confusions entre FAIRE/AVOIR et ETRE/PRESENCE.
1. ESTIME DE SOI
L’exercice de la roue de vie demande une évaluation, une estimation. C’est le moment de parler de ce qu’est l’estime et de ce qu’est l’estime de soi.
Estimer c’est évaluer. L’évaluation a besoin de repères pour signifier quelque chose. L’estime se construit par l’observation de ce que l’on produit, puis fait appel au jugement sur le résultat. Cette pondération peut être faite à partir de repères qualitatifs (acceptable, beau, raté, parfait…) ou d’une évaluation quantifiable (une performance dans un classement sportif par exemple, une évaluation scolaire…). L’estime est donc liée aux résultats (action) et conditionnée par les repères (culturels, familiaux, personnels, sociétaux) dans lesquels ils s’inscrivent.
L’estime de soi, c’est la représentation que l’on se fait de soi-même et l’opinion que l’on en a. Cette image se construit à partir de comparaisons et de vécus (voir l’article : Le Masque Social).
Quand l’estime de soi est saine, nous arrivons à reconnaitre nos qualités et nous acceptons nos faiblesses (nous pouvons décider si nous souhaitons les améliorer ou non). Quand l’estime de soi a été fragilisée, l’opinion sur soi est négative et l’évaluation occupe l’avant-plan : soit en se dévalorisant, soit en compensant par l’ego (dans les deux cas il s’agit d’un déformation de la réalité). C’est ainsi que l’on en vient à se résumer (ou réduire les autres) au travail, à l’image sociale, aux statuts, aux accidents…En résumé, à des cases (positives ou négatives). Vous serez surpris d’apprendre que cette relation de dépendance avec l’image de soi se trouve à la racine aussi bien de l’inertie (blocage dans l’action) que dans la course aux objectifs. Dans les deux cas l’attitude est une sécurisation : la différence est que le moyen employé par le premier est de réduire au maximum les risques (en ne s’exposant plus), tandis que le second génère des résultats pour entretenir une narration (développement de l’ego).
Alors, comment être à l’aise avec soi-même dans une société occidentale qui valorise la performance ? Ceux qui se dévalorisent se sentiront à la traine, tandis que ceux qui courent après les objectifs s’aveugleront davantage (jusqu’à ce que survienne la désillusion). Dans ces obligations tournées vers un futur qui se joue de plus en plus au présent, l’antidote se trouve dans chacune des temporalités :
- en restaurant la paix avec son histoire passée,
- en déployant une assise intérieure capable de tranquillité et de lucidité dans l’inactivité matérielle,
- en dessinant un futur riche de sens.
Ces trois volets se travaillent non plus par le biais de l’estime (l’évaluation), mais grâce à d’autres piliers que sont : la confiance en soi, l’amour de soi et l’affirmation de soi (dans le respect d’autrui).
2. CONFIANCE EN SOI
Si l’estime de soi concerne l’opinion que nous avons de nous-même, la confiance en soi est un sentiment de sécurité qui fait que l’on se fie à soi-même.
L’assurance que l’on a au monde est façonnée par nos vécus : elle se déploie lorsque nous n’avons pas besoin de jouer du paraitre pour avoir grâce aux yeux d’autrui. La sécurité intérieure s’acquiert lorsque nous pouvons être nous-même sans artifice. Contrairement à ce que l’on pourrait s’imaginer, la confiance en soi ne se déploie pas en s’évertuant à renforcer ses performances ou en pratiquant l’auto-persuasion (ces deux techniques contribuent à nourrir l’image égotique et fictive), mais en apprenant à accueillir aussi bien ses vulnérabilités que ses qualités, et en osant être créatif.
Les parts de nous-même avec lesquelles nous sommes moins à l’aise nous permettent paradoxalement de gagner en assurance dès lors que nous les conscientisons, que nous les accueillons et que nous apprenons à les aimer.
3. AMOUR DE SOI
Quel regard portons-nous sur chacun(e) de ceux/celles que nous avons été dans notre vie ? Et sur ceux dont nous sommes issus ?
La réponse à cette question nous renseigne sur notre harmonie interne et sur les zones de clivages. L’amour, c’est le sentiment qui établit l’harmonie, c’est la glue pour notre intégrité. Mais l’amour de soi est à différencier du fait d’avoir de l’égo. Lorsqu’il y a confusion entre l’amour et l’égo, nous pensons qu’apprendre à s’aimer c’est :
- soit réussir à s’estimer, c’est-à-dire nourrir l’image égotique, entretenir une narration positive,
- soit se nier, c’est-à-dire ne pas prendre sa place, s’effacer.
Si nous sommes quelqu’un à l’aise avec le Faire, à calquer l’appréciation de nous-même sur l’action et leurs résultats, alors nous confondrons amour et estime, et nous développerons cette dernière sans forcément instaurer une assise intérieure. La quête pourrait être de chercher à améliorer cette estime à travers les choses du monde évaluable. Cette attitude prend soin de l’égo (opérant, mais clivant avec le monde et même avec soi dès lors qu’il prend une trop grande place). Le champ de l’estime ne nous enseigne pas l’accueil de l’entièreté de qui nous sommes : seulement de l’image que nous cherchons à nous renvoyer. Elle ne permet pas forcément l’ouverture à soi-même lorsque l’image ne nous plait pas. Elle est une « amorce » vers l’amour de soi en ce sens qu’elle pointe les zones vulnérables, mais si elle les met en évidence, nous avons ensuite besoin de l’amour pour rétablir une intégrité.
Si nous sommes quelqu’un, à l’inverse, plutôt horripilé par l’ego (indicateur d’un surmoi très présent, modérateur de la vie en groupe), la tentation est alors de rentrer dans la négation de soi-même. C’est-à-dire que nous allons agir depuis un espace (ou pas agir, se faire petit, se soumettre), où nous n’occupons pas notre place.
Comment remédier à ces deux très courants cas de figure ?
3.1. Quand l'ego l'emporte
Quand nous sommes dans l’ego, c’est à dire que notre identité se construit sur nos accomplissements, il y a à entendre que l’amour, la bienveillance et la compassion envers soi démarrent là où s’arrête l’estime de soi.
Apprécier ce qui a marché, ce qui a donné des résultats, mais sans se voir pour qui nous sommes (non réductible à ce que nous faisons uniquement) nourrit une image. Et risque de nous faire courir pour du « toujours plus ». C’est ce que nous trouvons par exemple dans l’admiration. Mais l’admiration n’est pas l’amour. Nous pouvons facilement percevoir la différence entre être aimé et être admiré. Dans l’amour il n’y a pas besoin de jouer du paraitre pour avoir grâce aux yeux d’autrui. Dans l’admiration, si : il y a intérêt à préserver l’image pour préserver un lien. Et quand l’image s’effondre, le sentiment est alors qu’il n’y a plus personne (surgit alors un vide).
L’amour de soi se déploie au fur et à mesure que nous inscrivons en nous le bonheur que nous suscitons chez autrui par notre simple présence. C’est-à-dire indépendamment des actions. Si ce fondement de vie manque (plusieurs causes peuvent en être à l’origine : histoire personnelle, familiale, traumas), alors l’accompagnement thérapeutique permet de restaurer l’assise intérieure là où elle s’est effondrée. Gouter la PRÉSENCE, c’est faire l’expérience d’un espace où nous sommes heureux de nous sentir exister. En présence d’autrui s’instaure une boucle vertueuse et nourrit chacun sans priver l’autre.
Dans le cheminement vers l’amour de soi, nous pouvons apprendre à aimer ce que nous ne trouvons pas aimable en soi : les parts de soi blessées, là où nous avons honte, là où nous nous sentons vulnérables, là où on aimerions nous « défaire de », là où nous jugeons du « socialement pas acceptable ». A chacun de ces endroits se trouvent des opportunités de sortir d’un jugement (tenaillant, énergivore) et d’entrer dans l’amour (liberté, vitalité). Cela ne nous fait pas sortir du Faire, cela nous permet de Faire depuis un espace plus ENTIER. Et cela va nous permettre de sélectionner plus lucidement des actions alignées avec notre profondeur, plutôt que des compensations. Les compensations ne nourrissent pas, elles sont des leurres : une impression de satisfaction dans l’instant, mais non durables. Nous sentons qu’une action est une compensation dès lors qu’elle nous laisse proie à un vide lorsque nous l’arrêtons, et dégrade la confiance en soi. Une action qui n’est pas issue d’une compensation, même quand l’expérience s’arrête, nous laisse rassasiés. Un sentiment de plénitude s’inscrit en nous et continue de nous nourrir, en soutenant et déployant la confiance en soi.
C’est un peu comme si l’amour ne se racontait pas d’histoires, mais pouvait voir et embrasser la réalité telle qu’elle est.
3.2. Quand la négation de soi l'emporte
Quand au contraire nous nous trouvons dans une attitude de négation de soi, il y a à se rappeler que pour accomplir des choses qui ont du sens, et pour offrir de l’amour, il y a à exister en tant que SOURCE au préalable. Cette posture de négation peut découler d’une confusion entre individualisme et individuation, ou être le fruit de blessures émotionnelles et traumatismes qui nous protègent d’une entrée dans le monde.
L’individualisme (ne penser qu’à soi et pas à l’autre) est différent de l’individuation : confirmer sa place ET de celle de chacun. Dans l’individualisme, oui nous développons l’ego : des actions depuis l’espace du MOI, qui cherchent le profit (parfois au détriment de l’autre). L’autre est soit une menace, soit une opportunité de transaction, soit n’existe pas. Un fonctionnement qui ne bâtit pas de résonnances harmonieuses mais plutôt des tensions entre les individus. Cela peut expliquer une réticence à occuper une place si elle menace celle des autres.
Les blessures émotionnelles et événements traumatiques pour le corps sont également des raisons à l’origine de la négation de soi. En nous s’est inscrit un plus grand avantage à se faire discret, à s’effacer, plutôt que d’être vus. L’ennui est que le clivage de protection envers l’adversité nous rend également imperméable à ce qui devrait nous nourrir (la chaleur humaine, la proximité, la connivence…). Coupé de soi et de ce qui nourrit sa vitalité, l’asphyxie existentielle peut discrètement aboutir sur un véritable effondrement intérieur. La déprime et la dépression peuvent être accompagnée vers des remédiations pour restaurer la sécurité, la circulation de la vitalité et l’ouverture à la vie.
3.3. COnclusion
Les techniques de développement personnel, lorsqu’elles sont mal comprises, risquent de nous faire agir depuis un espace de survie (le moi, le faire, l’avoir) plutôt que de vie (le soi, l’être, une posture de présence). Les deux ont un rôle essentiel, mais notre santé mentale dépend d’un juste équilibre.
Aller à la rencontre de soi demande du courage. Quand nous n’arrivons pas à le faire seul, il peut être bon de se faire accompagner par un professionnel de la santé ou de la relation d’aide.
Nous ne sommes pas sur Terre uniquement pour ne pas disparaitre (survie et perpétuation de l’espère). Nous sommes aussi là pour vivre, et cela passe par sentir la vie en soi, en l’autre, tout autour de nous.
Bourdieu disait : “Je préfère me débarrasser de faux enchantements pour m’émerveiller de vrais miracles.”
Pour oser l’amour de soi, il y a à oser les ambivalences : découvrir nos forces et nos vulnérabilités, accueillir tous ses aspects, concilier le rationnel et la sensibilité, qui sont structure et finesse, subtilité. En rétablissant cette intégrité, en embrassant l’entièreté de qui nous sommes, alors nous gagnons en sécurité intérieure. Moins vulnérable, nous devenons capable de plus d’ouverture au monde. Cette assise est un fondement majeur nous permettant d’oser l’affirmation de soi dans le respect d’autrui.
4. Affirmation de soi
L’affirmation de soi est la capacité à exprimer ses émotions, ses pensées, ses opinions et défendre ses droits. Nous parlons d’assertivité lorsque cette affirmation de soi s’opère dans le respect d’autrui. L’affirmation de soi se trouve aussi dans l’autorisation à exprimer le non dicible et le non pensable : à travers l’art par exemple, les métaphore, l’expression corporelle, oser se détacher des sens et usages.
Cette affirmation de soi demande, au préalable, d’identifier ses émotions, ses pensées, ses opinions, ou ses divagations. Puis elle demande de leur accorder une légitimité. Les exprimer au monde, quelque part, demande aussi une confiance en l’autre, en sa capacité à nous recevoir, nous entendre, potentiellement nous rejoindre. Nous nous sécurisons intérieurement lorsque nous disposons d’une capacité à nous accueillir nous-même, indépendamment des possibilités ou du jugement d’autrui. « Si l’autre ne m’entend pas, ou ne me comprend pas, puis-je m’accueillir ? ». Plus nous déployons cette assise intérieure, plus nous osons l’expression de l’authenticité de notre Etre.
Nous avons besoin des autres dans ce parcours de l’affirmation de soi. L’auto accueil se déploie grâce au regard d’autrui. Quand nous faisons l’expérience d’être accueilli sans jugement et avec chaleur dans nos zones de vulnérabilités, nous inscrivons en nous que le chemin de rencontre est possible, sécure et que l’issue est positive. Nous faisons l’expérience de l’accueil et d’une présence « inconditionnelle ».
Quand nous manquons d’affirmation de soi et que nous aspirons à être en lien, le risque est d’entrer dans la négation de soi. En négligeant nos ressources, en mettant de coté nos opinions et nos désirs véritables, alors s’agrandit le sentiment de décalage avec soi, ce qui conduit à terme à du ressentiment. La colère emmagasinée peut nous rendre même agressif, en se tournant soit vers l’extérieur (la faute à l’autre, jeu de victime/bourreau) ou vers soi (culpabilité). Dans ces deux cas, la colère découle d’une insatisfaction intérieure, liée à un manque de revendication de ses besoins fondamentaux et d’expression.
Quand la colère est refoulée mais que le besoin de défendre son territoire devient prégnant, nous pouvons aussi tomber dans la manipulation. Comme nous cherchons à éviter le conflit (tout lieu de manifestation de la colère), nous cherchons à parvenir à nos fins en contournant la confrontation, de façon indirecte. Sur ce chemin, nous allons alors soit négliger quelque chose, soit quelqu’un (l’action se fait au « détriment » d’une personne, qui va en général finir par s’en apercevoir et nous renvoyer ce que cela lui a fait d’être ignoré, négligé ou bafoué dans la stratégie). Nous avons là le Moi dans une forme sournoise, parfois non conscientisée (le déni peut opéré).
Quand nous sommes dans l’affirmation de soi, mais que nous manquons de respect à autrui, nous sommes dans une expression qui ne se soucie ni du bonheur ni du malheur de l’autre. Nous faisons tout pour arriver à nos fins, se faire entendre, se faire respecter…en négligeant ou en bafouant le besoin de l’autre d’être entendu, d’être respecté. A court terme, nous profitons des bénéfices secondaires de l’agression : obtenir ce que l’on veut, dominer et se sentir soulagé. À moyen terme, quand la honte se réveille, nous ressentons de la culpabilité (la honte est la gardienne de notre éthique personnelle et collective). Mais si nous poursuivons ce fonctionnement, à long terme, il risque de se créer un vide autour de nous, nous faisant nous sentir inadéquat, insatisfait, isolé.
Pour s’affirmer de façon saine, nous avons à déployer une conscience envers soi et envers l’autre. Apprendre une communication assertive, capable d’exprimer nos besoins, limites et aspirations, tout en étant capable d’entendre ceux des autres.
En tant que thérapeute, je n’aurais de meilleur ouvrage à recommander que le livre : « Les mots sont des fenêtres ou bien ce sont des murs« , de Marshall Rosenberg. L’accompagnement personnel dans le cadre d’une thérapie est également un facilitateur de réconciliation avec soi pour décompresser les ressentis gardés sous cloche. L’investissement du champ relationnel et l’expérimentation de la bienveillance sont deux facteurs contribuent à notre équilibre mental et à notre déploiement existentiel.