Dépression, effondrement salutaire

Rachel Pedraza psychopraticienne
L'écoute pertinente des ressentis dans la dépression
La déprime et le vide intérieur
La dépression est considérée comme un mal du siècle. Dans une société qui prône l’estimation de la valeur, la mode est aux projets, au Faire et à toute action quantifiable et donc estimable. Or, se dévouer au Faire sans se considérer Soi ne mène pas vers une écologie intérieure durable. Une dévotion sans limite à son travail semble être une source de Burnout. Le manque de sentiment d’appartenance, de sens et de reconnaissance sont également des catalyseurs de la dépression.
La culture dans laquelle nous évoluons prône plutôt la négation de Soi. Mais à force de ne pas s’écouter, on en arrive à se sentir étranger à nous-même. On se bat, on se dépasse, on se consacre aux autres et on s’oublie Soi ! Et ce manque de considération envers soi-même est très couteux en énergie, car pour ne pas regarder ce manque de plénitude intérieure, nous nous activons. C’est-à-dire que nous compensons par une multitude d’occupations et de projets. Et parfois avec une insatiabilité encombrante menant vers divers types d’addictions…
C’est pourquoi, quand ces occupations et ces projets ne tiennent plus : le vide apparait, et vient la déprime. Et “dé-primer” quelque part, c’est “ne plus pouvoir mettre en premier ce qui était en premier” : nos projets/nos occupations versus Soi.

Une invitation à oser être soi
En Maïeusthésie, les ressentis liés à la déprime sont abordés avec sensibilité comme une “porte d’entrée” vers ce qu’il y a à reconnaître en Soi. Elle ose les considérer en tant qu’interpellation dans un processus pertinent vers la santé. Elle les considère comme un appel pour un retour vers l’intégrité. Elle identifie avec délicatesse ce qui est à l’origine de leur apparition et en attente de reconnaissance, de remédiation et de déploiement.
Dans la dépression, tout semble se passer “comme si” l’intérêt (pour les choses, l’action), disparaissait spécialement pour que l’attention (envers les sujets, dont celui que nous sommes) apparaisse. Comme une invitation à mener sa vie avec davantage de profondeur et d’authenticité.
La thérapie brève permet de rétablir un état communicant perdu de Soi à Soi, où la vie peut à nouveau circuler. Cet espace en Soi, reconnu et intégré, n’a plus besoin de revendiquer sa place à travers le symptômes. Ce dernier qui a accompli son rôle vers l’identification, en vue d’une réhabilitation, disparait simplement parce qu’il cesse d’être nécessaire.
Quand nous suivons les ressentis liés à cet effondrement, nous accédons rapidement à des zones de Vie jusqu'alors clivées en Soi : soit une zone blessée que l'on va réhabiliter, soit une zone intacte (une ressource) que l'on va accompagner dans son déploiement.
Rachel pedraza psychopraticienne
Le dévoilement de la dimension existentielle
Je m’appelle Rachel Pedraza et je suis psychopraticienne en Maïeusthésie. Mes connaissances dans l’accompagnements sont aussi imprégnées de mes expériences personnelles. Anciennement ingénieur en biotechnologie, j’ai pu côtoyer cette course aux objectifs, censée nous combler, qui pointe vers quelque chose de plus indéfinissable.

Quand je travaillais dans la recherche industrielle, j’ai arrêté de compter :
- le nombre de bilans de vie et de stratégies que je n’avais de cesse de revisiter
- de contorsions de l’esprit pour redéfinir et s’approcher un peu plus d’un “essentiel“
- d’activités psychiques dont je ne savais plus si la quête était une libération ou une reconnexion…
Derrière toutes les approches de thérapie et techniques de développement personnel, je cherchais à accéder au sens de ce qui me traversait. Ma première séance de Maïeusthésie a été une rencontre avec la justesse. Une prise en considération des vécus passés et présents, sans minimiser, sans dramatiser : en posant les mots justes. J’ai aussi pris conscience notamment de mon hypersensibilité et hyperesthésie.
Le dialogue a dévoilé la dimension existentielle, jusqu’alors invisible. Cet espace vide, éternellement insatiable, qui tentait par tous les moyens de se remplir par des comportements n’opérant pas… au bon niveau ! C’est avec une grande délicatesse que j’ai été invitée à “me rencontrer”. C’est avec cette même délicatesse aujourd’hui que j’accompagne. Lors d’une séance, il découle un sentiment de complétude, une assise plus stable. Car dans ce qui a l’air d’un effondrement attend une magnifique rencontre avec Soi.