Développement personnel : affirmation de soi
Affirmation de soi
L’affirmation de soi est la capacité à exprimer ses émotions, ses pensées, ses opinions et défendre ses droits. Nous parlons d’assertivité lorsque cette affirmation de soi s’opère dans le respect d’autrui. L’affirmation de soi se trouve aussi dans l’autorisation à exprimer le non dicible et le non pensable : à travers l’art par exemple, les métaphore, l’expression corporelle, oser se détacher des sens et usages.
Cette affirmation de soi demande, au préalable, d’identifier ses émotions, ses pensées, ses opinions, ou ses divagations. Puis elle demande de leur accorder une légitimité. Les exprimer au monde, quelque part, demande aussi une confiance en l’autre, en sa capacité à nous recevoir, nous entendre, potentiellement nous rejoindre. Nous nous sécurisons intérieurement lorsque nous disposons d’une capacité à nous accueillir nous-même, indépendamment des possibilités ou du jugement d’autrui. « Si l’autre ne m’entend pas, ou ne me comprend pas, puis-je m’accueillir ? ». Plus nous déployons cette assise intérieure, plus nous osons l’expression de l’authenticité de notre Etre.
Nous avons besoin des autres dans ce parcours de l’affirmation de soi. L’auto accueil se déploie grâce au regard d’autrui. Quand nous faisons l’expérience d’être accueilli sans jugement et avec chaleur dans nos zones de vulnérabilités, nous inscrivons en nous que le chemin de rencontre est possible, sécure et que l’issue est positive. Nous faisons l’expérience de l’accueil et d’une présence « inconditionnelle ».
Quand nous manquons d’affirmation de soi et que nous aspirons à être en lien, le risque est d’entrer dans la négation de soi. En négligeant nos ressources, en mettant de coté nos opinions et nos désirs véritables, alors s’agrandit le sentiment de décalage avec soi, ce qui conduit à terme à du ressentiment. La colère emmagasinée peut nous rendre même agressif, en se tournant soit vers l’extérieur (la faute à l’autre, jeu de victime/bourreau) ou vers soi (culpabilité). Dans ces deux cas, la colère découle d’une insatisfaction intérieure, liée à un manque de revendication de ses besoins fondamentaux et d’expression.
Quand la colère est refoulée mais que le besoin de défendre son territoire devient prégnant, nous pouvons aussi tomber dans la manipulation. Comme nous cherchons à éviter le conflit (tout lieu de manifestation de la colère), nous cherchons à parvenir à nos fins en contournant la confrontation, de façon indirecte. Sur ce chemin, nous allons alors soit négliger quelque chose, soit quelqu’un (l’action se fait au « détriment » d’une personne, qui va en général finir par s’en apercevoir et nous renvoyer ce que cela lui a fait d’être ignoré, négligé ou bafoué dans la stratégie). Nous avons là le Moi dans une forme sournoise, parfois non conscientisée (le déni peut opéré).
Quand nous sommes dans l’affirmation de soi, mais que nous manquons de respect à autrui, nous sommes dans une expression qui ne se soucie ni du bonheur ni du malheur de l’autre. Nous faisons tout pour arriver à nos fins, se faire entendre, se faire respecter…en négligeant ou en bafouant le besoin de l’autre d’être entendu, d’être respecté. A court terme, nous profitons des bénéfices secondaires de l’agression : obtenir ce que l’on veut, dominer et se sentir soulagé. À moyen terme, quand la honte se réveille, nous ressentons de la culpabilité (la honte est la gardienne de notre éthique personnelle et collective). Mais si nous poursuivons ce fonctionnement, à long terme, il risque de se créer un vide autour de nous, nous faisant nous sentir inadéquat, insatisfait, isolé.
Pour s’affirmer de façon saine, nous avons à déployer une conscience envers soi et envers l’autre. Apprendre une communication assertive, capable d’exprimer nos besoins, limites et aspirations, tout en étant capable d’entendre ceux des autres.
En tant que thérapeute, je n’aurais de meilleur ouvrage à recommander que le livre : « Les mots sont des fenêtres ou bien ce sont des murs« , de Marshall Rosenberg. L’accompagnement personnel dans le cadre d’une thérapie est également un facilitateur de réconciliation avec soi pour décompresser les ressentis gardés sous cloche. L’investissement du champ relationnel et l’expérimentation de la bienveillance sont deux facteurs contribuent à notre équilibre mental et à notre déploiement existentiel.
